L’anguille colonise toutes les façades maritimes françaises. On la retrouve en Méditerranée, dans le golfe de Gascogne, en mer Celtique et en Manche. Elle colonise des milieux très diversifiés: baies, étangs et bassins côtiers, estuaires, fleuves, rivières et lacs. C’est une espèce très robuste qui peut s’adapter très rapidement à des milieux de salinités très différentes: eaux douces, saumâtres ou salées. Autrefois très abondante dans nos eaux douces et saumâtres, elle était pêchée à différents stades de son cycle de vie et constituait un poisson très prisé de nombreuses communautés. Les pêcheurs ont développé pour sa capture des méthodes de pêche très variées: tamis à main, poussé ou ancré pour la civelle; lignes, cordeaux, nasses ,verveux, capetchades, guideau pour les anguilles jaunes ou argentées (voir onglet « Nos engins et nos pratiques »). Celles-ci par leurs adaptations aux systèmes aquatiques explorés, aux stades biologiques exploités constituent un véritable patrimoine de la culture halieutique de nos régions qu’il s’agit de préserver. Ce patrimoine permet, en outre, de mieux connaître la répartition de l’espèce, son abondance et ses caractéristiques dans des milieux peu explorés par les équipes de recherche dont les outils de prospection classique (épuisettes électriques ou pièges) ne peuvent inventorier correctement que des milieux de diversité écologique restreinte.