Ballotés, maltraités, accusés de toutes les turpitudes, les pêcheurs professionnels de petite pêche continentale, estuarienne, lagunaire et côtière en ont plus que marre d’être les boucs émissaires d’une administration européenne qui n’écoute que les lobbies environnementaux ou industriels sans se préoccuper du désarroi de nombreuses communautés de pêcheurs qui ne font que subir une dégradation que l’Europe et ses Etats membres n’ont pu maitriser.
Il est temps pour ceux qui nous administrent de descendre sur le terrain afin de laisser sur le chemin cette vision sectorielle et une gouvernance centralisée et technocratique qui depuis des décennies n’a abouti à rien.
Nous le voyons bien sur le terrain où nous sommes à longueur de temps que de nombreux usages autres que la pêche ne modèrent nullement leurs empreintes écologiques. Le dernier rapport de l’Agence Européenne de l’Environnement est clair à ce propos: rien ne s’améliore, pire la situation environnementale se dégrade!
Alors il est temps pour nous de dire STOP ! Que le parlement européen reprenne la conduite de la restauration de l’anguille dans son aire de répartition conformément au règlement 1100/2007 sur la restauration et la gestion de l’espèce. Outil qui a été largement discuté avec les acteurs et qui prône une vision globale.
Le rapport Van-Ruyssen de novembre 2023 est clair. La pêche a atteint les objectifs qui lui ont été assignés, mais pas les autres usages !
Conclusion: la commission européenne ne doit pas continuer à s’acharner contre la pêche et encore moins de manière indirecte comme elle le fait dans le cadre de la CITES en incitant au classement de l’espèce dans l’annexe I.
D’où notre proposition d’organiser des Rencontres Internationales sur l’anguille européenne regroupant tous les acteurs impliqués pour faire le bilan des plans de gestion anguille comme le demandent nos parlementaires.
Les communautés de pêcheurs savent organiser cela et l’ont déjà fait notamment dans le cadre des Rencontres Internationales de la Petite Pêche Professionnelle Maritime et Continentale en 2009 à Biarritz.
Cela permettra enfin d’avoir une vision globale et non tronquée de l’état de la ressource anguille et de ses habitats et non une pseudo expertise qui ne mène nulle part sauf à faire disparaitre une activité sans proposer de solutions crédibles pour l’avenir de cette ressource.