Premiers éléments chiffrés.
Le Comité scientifique chargé de définir des options quantitatives pour la définition du quota de civelle à pêcher pour la saison 2024 – 2025, avait interrogé les pêcheurs professionnels sur leurs impressions concernant l’abondance de ces alevins dans différents estuaires de la façade atlantique.
Les résultats du questionnaire envoyé fournissaient des éléments qualitatifs sur l’abondance des remontées de ces alevins sur la façade atlantique ainsi que le résume la figure ci-dessous.
Au vu des observations effectuées le comité scientifique a considéré que durant la saison 2023 – 2024 le niveau de recrutement était plus élevé que celui de 2022-2023 avec un niveau relatif situé entre 6,3 et 12,3. Intervalle très large dont la borne supérieure était du niveau de l’indicateur définissant les saisons de pêche 2001 – 2002 ou 2002 – 2003.
Or les observations récoltées à partir des captures et des efforts sur les pêcheries (à partir des journaux de pêche transmis aux mareyeurs) montrent que la vision du Comité scientifique apparait quand même très pessimiste et bien en deçà du ressenti sur le terrain.
Deux exemples peuvent être mis en exergue pour illustrer cette remarque :
Sur l’Adour, pêcherie suivie précisément depuis plusieurs décennies, on constate en particulier que le niveau des captures par sortie en 2023 – 2024 est tout à fait inhabituel et à la hauteur des niveaux les plus élevés de la fin des années 80s (voir figure ci-dessous).
Pour l’estuaire de La Loire, les données recueillies dans le cadre du projet INDICANG permettent d’obtenir les captures par sortie moyennes durant les saisons 2002 – 2003, 2003 – 2004 et 2004 – 2005. Les valeurs estimées étaient respectivement de 1,4 kg ; 2,5 kg et 2,17 kg.
Durant la campagne 2023-2024, la capture par sortie moyenne sur cette même zone est estimée à 5,3 kg (estimation basée sur l’analyse de 1259 sorties de pêche pour 6,7 tonnes de captures). Niveau supérieur de 2,5 fois à celui que l’on notait au début des années 2000.
Ces observations tendent à montrer que la vision du Comité scientifique sur l’indice d’abondance relatif du recrutement estuarien est plus que pessimiste pour la saison dernière compte-tenu des abondances qui sont au moins au niveau de la décennie 90s (niveau relatif compris entre 14,3 et 31,2 avec une moyenne à 22,6).
Une autre observation semble également se confirmer, c’est l’allongement de la période durant laquelle les remontées de civelles sont importantes. Ceci se voit sur les captures par sortie des pêcheurs fluviaux non touchés par les contraintes imposées aux pêcheurs maritimes sur la durée de pêche.
Certes, il est trop tôt pour crier victoire d’autant que les efforts non pas été suffisants pour la reconquête des habitats et de la continuité écologique entre écosystèmes, mais il est plus qu’exagéré, comme le font tant d’ONGS soi-disant environnementales et comme le fait également la DG MARE de l’UE, sans évaluation crédible, de dire que les PGAs et les efforts continus et considérables des pêcheurs professionnels en France et en Europe pour la réduction de leur empreinte écologique n’aboutissent à aucun ou peu de résultats.