Pour 2023, tous nos meilleurs vœux:

–  avec un peu plus de réalisme pour les gestionnaires de nos milieux aquatiques aux échelles nationales et européennes qui voient dans la pêche la seule variable d’ajustement à la surexploitation de nos écosystèmes continentaux, d’interface et littoraux ;

–  avec un peu plus de sagacité, également, afin qu’ils arrêtent de croire  ou feindre de croire que l’arrêt de la pêche résoudra le pillage de nos environnements aquatiques par de multiples usages non contrôlés: littoralisation, endiguement des estuaires, production d’hydroélectricité, approvisionnement en eau potable, irrigation, épuration, agriculture non raisonnée ;

–  avec un peu plus de recul face aux vrais remèdes qu’il faut mettre en œuvre en prenant en compte que l’arrêt de la pêche du saumon en Loire depuis plus de 30 ans n’a pas arrêté la diminution de cette population suite à la non restauration de ses habitats de reproduction et au ralentissement  de sa migration vers  les zones de frayères bien oxygénées ; que l’arrêt de la pêche de l’alose depuis plus de 15 ans sur le bassin de la Gironde-Garonne-Dordogne n’a pas résolu le problème de sa diminution ;  que le quasi-arrêt de la pêche de l’anguille sur le bassin rhodanien n’a pas masqué les conséquences négatives sur l’espèce de l’artificialisation de ses habitats et de la dégradation chimique des environnements aquatiques ; que si l’on n’y prend garde nos populations de migrateurs seront, dans un cadre de réchauffement climatique, remplacées par des espèces exotiques mieux adaptées à cette dégradation de nos milieux.

– Enfin, avec un peu plus d’écoute et de prise en compte des savoirs et savoir-faire des pêcheurs professionnels qui sont les premières victimes de cette dégradation des milieux qu’ils exploitaient de manière raisonnée depuis de nombreuses décennies et dont les connaissances ne peuvent être laissées de côté si l’on veut mettre en œuvre une restauration active de nos grands migrateurs.

L’AFPMAR, en appui des structures officielles de la pêche et de la filière anguille sera très vigilante dès à présent aux efforts qui doivent être apportés pour qu’en Europe, les objectifs des Directives Cadres sur l’Eau, sur les Habitats et sur le Milieu Marin soient enfin atteints et non constamment reportés aux calendes grecques.