La Commission Européenne a publié le 28 octobre 2022 dans son document COM(2022) 559 final sa position concernant l’anguille européenne. Se reposant sur l’avis du CIEM de 2022 (non celui pour 2023) préconisant des captures nulles et sur les avis exprimés par les différents conseils consultatifs des pêches des différentes façades, la CE a proposé la résolution suivante : « la Commission propose pour 2023 de prolonger la fermeture de toute activité de pêche ciblant l’anguille de trois à six mois consécutifs dans les eaux marines et les eaux saumâtres adjacentes de l’Atlantique du Nord-Est (y compris la mer Baltique) et de la Méditerranée (à l’exclusion toutefois de la mer Noire). Si elle est mise en place durant la période appropriée, la fermeture de six mois permettrait de couvrir la grande majorité des civelles et des anguilles argentées migratrices, ce qui offrirait un niveau plus élevé de protection du stock d’anguilles dans les eaux concernées par la fermeture « .
En fait cette décision prend peu en compte, les différents avis émis par les Conseils Consultatifs des Pêches indiquant que les objectifs de diminution de l’effort de pêche avaient été atteints conformément au règlement 1100/2007 alors que les effets anthropiques autres que la pêche n’avaient été que peu atténués. Il serait, en effet, illusoire de penser restaurer ce type de population si les objectifs des différents directives cadres : Directive Cadre Eau, Directive Cadre Stratégie Milieu Marin et Directive Habitats sont constamment repoussés. La destruction de nos milieux aquatiques se poursuit en Europe et dans le bassin Méditerranéen dans un contexte de changement climatique et de tensions multiples sur l’utilisation de l’eau. S’acharner sur la pêche sans s’occuper de la destruction des habitats aquatiques est une faute de gestion au détriment de cette espèce et aussi des communautés de pêcheurs qui en vivent et qui signalent cette dégradation de nos environnements aquatiques depuis près de 40 ans.