Communiqué de presse Ethic Océan où comment se faire une bonne conscience écologique sur le dos de la petite pêche professionnelle

Il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre le pourquoi de la prestation plus que médiocre de Monsieur Gilles Bœuf à l’émission « La Terre au Carré sur l’anguille ». Le communiqué de presse concocté par l’équipe d’Ethic Océan est en effet plus édité pour cautionner avec un vernis scientifique les dires et les demandes de Monsieur Roellinger, cuisinier et parrain d’Ethic Océan, que d’informer réellement les médias sur les enjeux et la préservation de cette ressource.

Il convient de rappeler que lorsque que l’on fait un communiqué de presse à l’intention des médias et du grand public, il faut avoir « l’éthique » intellectuelle de bien replacer les informations que l’on souhaite partager dans le contexte précis où elles sont délivrées et avec les incertitudes qui leurs sont attachées.

« Une campagne soutenue par 3500 chefs mobilisés pour sauver une warrior » clame Monsieur Roellinger.

Bravo aux chefs qui se mobilisent avec un effort digne d’admiration pour sauvegarder l’environnement aquatique en s’engageant « à  ne pas servir d’anguille ».

Cela leur permet à bon compte, sans trop d’effort et derrière leurs fourneaux, de militer pour la protection d’une ressource et de ses habitats dont ils n’ont, pour la plupart, pas la moindre idée.

Nous ne les avons pas beaucoup entendu s’insurger sur les marées vertes, sur la dégradation des eaux littorales, sur l’artificialisation du littoral et des estuaires, sur la disparition des zones humides, sur le saccage de près de 80% des habitats de l’anguille en France, au Portugal et en Espagne, sur le pillage de la ressource en eau, ……..

Un peu d'éthique: vous devez quand même en avoir pour exceller dans votre métier.

Choisir de se défouler sur un acteur faible : la petite pêche littorale, estuarienne et continentale, sans avoir aucune idée des enjeux environnementaux, sociaux et économiques que le dossier anguille et plus largement des ressources halieutiques côtières, estuariennes et littorales implique, est quand même peu glorieux et pour ne pas dire complètement inefficace, voire contre-productif.

Les petits pêcheurs professionnels n’ont pas attendu votre mobilisation pour les éradiquer pour réagir à cette diminution des espèces migratrices. Depuis la fin des années 80s, ils ne cessent d’alerter sans succès les pouvoirs publics sur la détérioration inquiétante et parfois irréversible des écosystèmes aquatiques qu’ils explorent pour tirer avec parcimonie des ressources dont certaines contribuent aussi à la renommée gastronomique de nombreux terroirs et indirectement à votre renommée.

Une mise en œuvre d'une politique de Développement Durable qui ne fait aucun cadeau aux acteur faibles.

Monsieur Gilles Bœuf, vous vous trompez de cible. Ce n’est pas à cause de l’Homme que les populations d’anguille périclitent, mais à cause de la mise en œuvre d’une politique de Développement Durable qui ne fait pas de cadeaux aux acteurs faibles, c’est-à-dire aux acteurs dont l’avenir dépend de la productivité des milieux aquatiques. Dans ce cadre et compte-tenu des postes à responsabilité que vous avez tenus au cours de votre carrière, vous êtes aussi responsable de cette situation.

La défense du secteur de la pêche ne se fera pas sans les pêcheurs.

Nous tenons à rappeler qu’en 2009 aux Rencontres Internationales de la Petite Pêche Professionnelle Maritime et Continentale de Biarritz nous avions alerter sur l’état de dégradation de nos milieux aquatiques. Nous avions milité pour imposer la nécessité de travailler en concertation avec tous les acteurs, de minimiser l’empreinte écologique de tous les usages y compris bien évidemment de la pêche et enfin nous avions parlé du caractère particulier de cette activité qui est plus une passion qu’un métier et qui constitue une composante de la diversité culturelle et gastronomique de nos terroirs.

Alors, s’il vous plait, évitez ce ton de donneur de leçons en faisant de manière simpliste et irresponsable peser le poids de toute la faute sur un secteur social et économique : la petite pêche qui ne fait que subir les dégradations perpétrées par d’autres usages sur leurs champs de travail.

Quelques commentaires sur les aspects techniques de votre communiqué de presse et des nombreux raccourcis et extrapolations qu'il contient.

« Une population divisée par 10 depuis les années 80 ».

Non, vous confondez recrutement et population de sub-adultes (anguilles jaunes et argentées). Il existe comme pour toute population halieutique des mécanismes de régulation qui font qu’à partir d’un recrutement déterminé la taille de la population varie en fonction de facteurs environnementaux océaniques et de l’habitat fonctionnel disponible dans les écosystèmes de grossissement. Il est bien évident qu’en dessous d’un certain seul de recrutement, la population peut rapidement décliner et devenir résiduelle. Ceci ne semble pas encore le cas compte-tenu de la stabilité voire de l’augmentation du recrutement en civelles constatée ces dernières années sur le terrain par les pêcheurs professionnels concernés.

Le graphique que vous représentez sur l’évolution relative du recrutement en anguille jaune ne représente pas non plus l’évolution de la population d’anguilles jaunes dont l’abondance est très difficile à estimer compte-tenu des moyens d’investigation disponibles et qui ne sont pas utilisables avec efficacité dans des écosystèmes dont la profondeur excède le mètre.

La tendance de l’indicateur de recrutement en civelles est construite à partir de données non pondérées incomplètes (non prise en compte depuis 2008 des séries des principales pêcheries 

françaises) et pour la tendance « Elsewhere », il s’agit d’un mélange de données issues de séries de Méditerranée et du golfe de Gascogne. La conséquence est une faible réactivité de cet indice aux augmentations de l’abondance des flux de civelles observée actuellement sur les principales pêcheries françaises du golfe de Gascogne là où se situe à court terme l’augmentation des flux de civelles liée à la mise en œuvre des plans de gestion.

« Une espèce tout en haut de la liste rouge de l’UICN ».

Rappelons que l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature)  ne se base pour évaluer le statut de  l’anguille européenne que sur un critère  qui est la diminution rapide de l’indicateur relatif du recrutement en civelles.

Cela suffit, faute d’autres informations pertinentes, à classer l’espèce sur la liste rouge en catégorie « critique d’extinction ». Ce classement  indique qu’il convient d’être vigilant sur la préservation de l’espèce, mais ne hiérarchise pas les causes de sa disparition. L’UICN indique aussi que ce classement ne doit pas être utilisé pour servir de prétexte à des mesures de restriction de la pêche artisanale.

« Le point faible de cette warrior : ses faibles capacités de reproduction ».

On ne peut pas dire cela car chaque femelle pond un grand nombre d’œufs (environ 1 million d’œufs par kg). Certes, elle ne pond qu’une fois et dans tous les cas, elle sera exploitée avant qu’elle ne ponde et cela quel que soit sa taille ou son âge de capture.

Une pêche non durable.

Oui car le devenir de l’anguille ne dépend pas que de la régulation de la pêche, mais surtout de la préservation des habitats de l’espèce et de l’accessibilité à ses habitats. On ne peut donc parler de pêche durable au sens halieutique du terme, mais de pêche responsable, c’est-à-dire une pêche qui minimise son empreinte écologique et son impact sur les écosystèmes aquatiques, ce qui est le cas actuel de cette activité qui a atteint les objectifs assignés par le règlement 1100/2007.

« La surpêche concerne aussi bien les civelles que les anguilles, mais celle qui porte le plus atteinte au renouvellement de l’espèce est celle des juvéniles ».

Rien ne vous permet de dire cela et les données actuelles, pour peu que l’on s’en serve, montrent le contraire pour l’exploitation de la civelle.

La pêche de la civelle ne porte pas plus atteinte au renouvellement de l’espèce que la pêche sur les autres stades ou le développement des autres usages, bien au contraire.

Il faudrait réviser tout d’abord les bases de la dynamique de population en ce qui concerne l’impact de l’exploitation des juvéniles.  Cette généralisation hâtive et non fondée entrainerait, si cela était automatiquement le cas, l’appauvrissement des chaînes trophiques et la disparition des espèces proies. Les bases de la relation proie-prédateur indique que la mortalité par prédation (ici par pêche) doit être bien inférieure à la mortalité naturelle, ce qui est le cas pour la pêche de la civelle.

En effet, le stade civelle est quasiment le seul stade pour lequel on peut mesurer l’impact de la pêche sur le devenir de la population et même le comparer aux autres mortalités engendrées par certains autres usages.

Les données utilisées par le CIEM indiquent que le taux d’exploitation de la civelle estimé au début des années 2000 était de l’ordre de 20% du flux entrant dans les estuaires. Ceci a été pris comme référence haute et point de départ d’une courbe de diminution de la mortalité par pêche de 60% comme demandé par le règlement 1100/2007.

L’administration française conformément à la demande du règlement anguille 1100/2007 a mis en place un comité scientifique, indépendant du secteur de la pêche, pour définir un quota permettant d’atteindre à court terme cet objectif de diminution de la mortalité par pêche.

Actuellement, le conseil scientifique estime que la diminution est de 50% de la mortalité par pêche telle qu’observée durant la période de référence (même si on inclut dans la mortalité l’ensemble du quota de repeuplement dont la destinée est d’être transférée de son lieu d’extraction vers d’autres habitats de l’aire de colonisation). C’est-à-dire qu’au pire le taux d’exploitation de la civelle en France est de 10% du flux entrant dans la partie centrale de l’aire de répartition et ce sans compter le flux entrant en Méditerranée ou en mer du Nord, où la civelle n’est pas ou peu exploitée. Cette mortalité par pêche est à comparer à la mortalité naturelle qui est à ce stade de 90% d’après les experts du CIEM.

Quel est l'impact actuel de l'exploitation de la civelle sur la population de sub-adultes.

Si nous prenons comme modèle d’estimation de l’impact de la pêche civelière,  le modèle utilisé par le groupe de travail anguille du CIEM (modèle exponentiel simple), l’impact biologique de la pêche à la civelle pour 25 tonnes de consommation (sachant que le quota de repeuplement est destiné à être déversé) serait un manque de production de 75 tonnes d’anguilles argentées, ce qui représente 3% des prises d’anguilles jaunes et argentées effectuées en 2023 en Europe, mais surtout à peu près le quart de la mortalité des anguilles engendrées par les installations hydro-électriques annuellement au Royaume -Uni ou en Allemagne.

On ne peut pas dire comme vous l’affirmez sans preuve et sur des bases biologiques fausses que la pêche de la civelle a l’impact le plus fort sur le devenir de cette ressource. Les conséquences de telles affirmations sont graves au plan social et économique et surtout injustifiées.

Ainsi, votre encadré ci-dessous  est tout simplement ridicule, pire il est irresponsable !

« La surpêche de civelles est donc une double hérésie : en pêchant le juvénile de ce poisson en voie d’extinction, l’Homme sabote le rétablissement de l’espèce ».

Un règlement européen inefficace

« En 2017, dix ans après l’adoption du règlement, la Commission européenne fait le constat que « l’état du stock ne s’est pas amélioré. (…) Il est nécessaire de diminuer d’urgence toutes les mortalités affectant ce stock. » écrivez-vous.

C’est surtout la Commission Européenne qui est non seulement inefficace, mais adopte un positionnement  à l’encontre de la volonté du Parlement Européen. En outre, elle n’a jamais demandé d’évaluation des résultats des plans de gestion.

Malgré les demandes du Parlement (rapport Van-Ruyssen) sur l’évaluation des plans de gestion tels que proposés dans le cadre du règlement 1100/2007, la Commission, sous la pression des lobbies environnementaux, s’évertue à redéfinir les termes de référence de l’expertise confiée au CIEM : « Quel est le volume de captures à définir pour correspondre au rendement maximum durable ». La Commission sait depuis 2021 (rapport Biseau et Diaz) que cette question n’a pas de réponse crédible, mais s’en sert pour éradiquer toute pêche sans se soucier des retombées sociales et économiques engendrées alors que seule l’activité de pêche a atteint les objectifs de minimisation de son empreinte écologique tels que définis par le règlement 1100/2007.

Oui l’échec est patent car une fois de plus, on a adopté une vision sectorielle non remise en cause par les ONGs qui s’acharnent comme Ethic Ocean sur la pêche, alors que les autres usages n’ont rien fait pour minimiser leurs impacts environnementaux comme le montre notamment le dernier rapport de l’Agence Européenne de l’Environnement.

Il faut donc que nous nous replacions dans une approche globale comme préconisé par le règlement UE 1100/2007 la restauration de l’anguille et non dans une démarche sectorielle et technocratique préconisée par la Commission Européenne et comme semble aussi le préconiser Ethic Ocean.

Le repeuplement: une fausse bonne idée

C’est un des éléments forts des plans de gestion adoptés dans le cadre du règlement 1100/2007.

Le CIEM n’est pas si catégorique que cela sur la non efficacité des repeuplements effectués. Il demande par contre, que le bilan global soit analysé ce qui est éminemment complexe, car cela fait intervenir des mécanismes de densité-dépendance. Ceci est difficile à mettre en exergue compte-tenu des connaissances existantes sur la relation stock-recrutement.  Ceci étant, la lecture des rapports nationaux soumis au CIEM montre que la production d’anguilles jaunes et argentées est significative avec les transferts de civelles effectués dans de nombreux pays. Il est évident que ces transferts ne doivent pas être une occasion de développer des pêcheries intérieures, mais de promouvoir en lien avec les pêcheries concernées des transferts de sub-adultes pour accroitre la population européenne sachant que dans la zone centrale qui reçoit le plus de civelles, les premières observations semblent montrer des phénomènes de densité dépendance qui constituent des éléments forts de la cohérence du transfert  d’une partie faible des civelles de la zone centrale la plus irriguée vers les zones périphériques encore peu alimentées par ces flux.

En France, les études commencent à se structurer autour du repeuplement. La production d’anguilles subadultes est évaluée en fonction des lieux de déversement. Certes, il reste à travailler plus précisément sur la relation densité-dépendance, mécanisme très complexe et long à évaluer à cette échelle, mais les premiers éléments du rapport ADRAF montrent que la croissance est plus forte dans les milieux faiblement colonisés.

Il est faux de dire que le repeuplement français est mal évalué. Les travaux sont à continuer et à renforcer. Il est dommage que dans ce cadre le principe pollueur -payeur (intégré dans la Charte de l’Environnement) ne soit pas appliqué. Ce n’est pas, en effet, au contribuable français et encore moins au pêcheur qui n’est nullement responsable de la dégradation de l’environnement aquatique, de payer l’ardoise environnementale.

Les pêcheurs professionnels se mobilisent pour mettre en oeuvre sous contrôle de l’Office Français de la Biodiversité et au sein de l’Association ARA France les repeuplements en civelles préconisés dans le cadre du Plan de Gestion Anguille français. 

Le coup de frein donné par la CITES

La CITES a classé l’anguille dans son annexe II suite à une demande forte de l’Europe. Ce classement n’interdit pas le transport hors de la zone de répartition naturelle sous réserve :

  • Que la pêche soit légale et réglementée;
  • Qu’un plan de gestion soit défini et validé ;
  • Que le transport de l’espèce en dehors de sa zone de pêche et de répartition naturelle ne nuise pas au devenir de l’espèce.

La réglementation française et européenne pour ce qui concerne l’anguille permet de répondre positivement à ces 3 critères et notamment au dernier puisqu’un quota de consommation a été défini en France conformément au règlement UE 1100/2007.

La question qui doit donc être posée dans ce cadre à l’autorité de gestion française CITES qui est le MNHN est la suivante: « Est ce que la consommation de la civelle issue du quota de consommation hors de l’Europe est plus préjudiciable au devenir de l’espèce que sa consommation à l’intérieur de l’Europe? ». Il n’y a pas besoin d’être un biologiste confirmé pour répondre évidemment par la négative.

La CITES n’interdit pas l’export hors de la zone de répartition naturelle, pour preuve, l’anguille européenne est exportée en Asie sous accord CITES et en quantité non négligeable par les pays du Maghreb.

Par contre et de manière technocratique, sans discussion préalable, l’Europe a demandé l’interdiction de l’export hors UE. Dernièrement Monsieur Sinkevicius a demandé, avant de partir vers d’autres horizons, à ses services d’instruire un dossier sur l’inscription de l’anguille à l’annexe I de la CITES (pas de pêche) et cela sans concertation avec les parlementaires européens et en totale contradiction avec le règlement 1100/2007 ! 

Belle démonstration de  technocratie d’une Europe qui n’écoute plus ses élus qui ont exprimé leurs avis dans le rapport Van-Ruyssen de novembre 2023 et qui demandait notamment d’arrêter de contraindre la filière pêche. 

En fait il est clair que la réglementation actuelle favorise le secteur de l’élevage aux détriments du secteur de la pêche. On estime que depuis la mise en place du règlement anguille la perte en chiffres d’affaire sur la civelle est en moyenne pour chaque entreprise de pêche, passée de 42 000 euros (période 1996 – 2007) à 25 400 euros (période 2008 – 2023).  

Comme on le voit ceux qui ont vraiment payer les pots cassés de cette dégradation environnementale ceux sont les pêcheurs et pas les destructeurs d’environnement.

Oui l’Asie a permis de booster le prix qui actuellement est contraint en Europe du fait de la non autorisation de l’exportation hors de l’UE de l’anguille  pour des raisons non expliquées, mais  certainement pas pour des raisons environnementales. Sachant que dans les années 70, le prix de la civelle n’était pas de 3 euros comme vous l’indiquez, mais d’une trentaine d’euros soit 10 fois plus.

Ce qui est important n’est pas seulement  le volume de captures  alloué, mais aussi le prix du consentement à payer. Un prix élevé pour la civelle de consommation permettrait de valoriser mieux et de pêcher moins. Il est pour le moins bizarre que nos grands chefs étoilés qui vendent leurs savoirs et savoir-faire à des prix probablement justifiés, mais que la plupart des citoyens français ne peuvent pas se payer, ne comprennent pas cela.

Des pêcheurs moitié moins nombreux, mais qui pêchent bien plus !

Non la production par entreprise de pêche n’a pas augmenté : de 2000 à 2008 la capture totale était en moyenne de 98,5 tonnes et de 2009 à 2023 de 43,9 tonnes soit une diminution de 55% ce qui correspond à la diminution du nombre de pêcheurs, avec un effort effectif nettement moindre que les années de la première période ce qui tend à confirmer l’abondance accrue des civelles en estuaire comme l’indique la diminution du taux d’exploitation.

Un lobbying direct de la filière, un conseil scientifique qui répond à une question biaisée !

Le conseil scientifique ne prend pas en compte les aspects socio- économiques. Il est normal que son évaluation soit discutée avec l’administration par les premiers concernés par ces contraintes qui se surimposent aux contraintes déjà draconiennes imposées par la commission européenne sans concertation. Cela se fait au sein d’un conseil socio-économiques (CSE), mais sur les bases des conclusions du conseil scientifique. Rien d’anormal dans cette procédure pour des chefs d’entreprise qui verront directement les retombées de ces conclusions sur leurs chiffres d’affaires et qui n’exercent aucune pression sur une administration comme vous le suggérez. Il s’agit tout bonnement de diffamation !

Enfin comme il a été déjà précisé, le Comité scientifique répond à une saisine de l’administration conforme au règlement UE 1100/2007 : « estimer la diminution de la mortalité par pêche dans le cadre de la mise en place du plan de gestion anguille » et non à la question que la commission européenne pose au CIEM  et qui a pour seul but d’accuser la pêche de tous les maux que subit l’espèce.

Il est curieux que tous les grands chefs  qui ont signé cet appel « l’anguille non merci », en l’absence de connaissances de causes, s’acharnent sur des entreprises qui leur apportent, pour mettre en valeur leurs savoir – faire, des produits de qualité à forte empreinte locale et qui voient leurs champs de travail saccagés dans l’indifférence générale.

Oui nos rivières se meurent. Ce n’est pas nouveau, nous pêcheurs le constatons tous les jours.

Une fois que de manière irresponsable vous nous aurez détruits, la dégradation s’amplifiera, les espèces invasives continueront à proliférer: silures, crabe bleu, écrevisses américaines, …  et nos terroirs ruraux seront encore plus appauvris. Beau résultat !