Un livre sur la civelle en mémoire de 3 pêcheurs professionnels qui nous ont quitté.

Le livre « Civelles Aturriennes » est dédié à la mémoire de 3 pêcheurs professionnels: Jacques Lespine, Robert Subréchicot et Gérard Jeannots qui ont exercé leur métier avec passion et sagacité sur le bassin de l’Adour et des Gaves.

Ce livre traite d’une espèce ou plus précisément de l’alevin d’une espèce: la civelle appelée pibale dans le Sud-Ouest. Cet alevin activement recherché a fortement influencé l’économie des pêches estuariennes et continentales de ce bassin hydrographique, mais aussi celles de bon nombre de fleuves et de rivières s’écoulant dans le golfe de Gascogne, en mer Celtique ou dans la Manche.

Sa pêche était ancrée dans le patrimoine culturel du Sud-Ouest au même titre que la chasse à la palombe. La mise en place de la règlementation anguille européenne en 2008 interdit la capture de ce poisson par la pêche de loisir. Après 2010, l’Union Européenne demande aux Etats – Membres de ne pas permettre le transfert de civelles en-dehors de sa zone de répartition pour des raisons encore inexpliquées ou peut-être inavouables. L’économie des pêches estuariennes et continentales est mise à mal et on estime par cette décision, que la pêche civelière française a perdu, depuis 2011, plus de 400 millions d’euros si le quota d’export hors UE à destination du marché asiatique avait été conservé au niveau des 14 tonnes allouées pour la saison 2009 – 2010.

Ce livre parle aussi de biologie, du comportement de cet alevin, des méthodes de pêche pratiquées et de manière plus large des derniers travaux scientifiques qui ont été faits sur la migration des anguilles argentées vers leur zone de ponte située en plein océan Atlantique. Il remet l’impact de la pêche de l’espèce dans un contexte plus large qui est celui de la dégradation des milieux, de la disparition définitive ou de la dégradation de surfaces propices à la production de cette espèce, de l’entrave, par de nombreux obstacles, à sa migration qui fait que sur le bassin méditerranéen seulement 30% des zones potentiellement colonisables le sont encore naturellement (source CGPM 2024).