Qui sommes-nous ?

Contexte

La filière anguille française constitue un ensemble de 526 entreprises de pêches professionnelles qui appartiennent à deux structures professionnelles de la pêche nationale maritime (CNPMEM) et de la pêche en eau douce (CONAPPED), auxquelles il faut ajouter les entreprises de mareyage, de transport et de valorisation.

Elle a représenté au début des années 2000 près de 100 millions d’euros (valeur 2021) à son maximum et en moyenne durant la période 1995 – 2005 un chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros (valeur 2021) si l’on prend en compte la pêche de la civelle, de l’anguille jaune, de l’anguille argentée et de sa commercialisation et transformation. Cette filière, par suite non seulement de la diminution de la ressource en anguille, mais aussi des contraintes imposées par le règlement anguille 1100/2007 à partir de 2008 à la fois sur la pression de pêche (diminution forte du nombre d’entreprises de pêche, plus de 50% après la mise en place de la réglementation anguille), de l’interdiction d’exporter l’espèce pêchée ou élevée hors de l’UE, a subi une très forte diminution de sa valeur économique qui peut être estimée actuellement à moins de 15 millions d’euros au maximum (valeur 2021).

Depuis, la mise en place du règlement anguille imposant la définition et la mise en œuvre de plans de gestions nationaux déclinés à l’échelle des bassins versants hydrographiques (UGA), la pêche de cette espèce est fortement contrôlée et notamment la pêche de la civelle qui est encadrée non seulement par des contraintes sur la saison de pêche, mais aussi sur la quantité à pêcher.

 Il est ainsi défini un quota de prises global pour la civelle par un groupe scientifique indépendant de la profession et qui est réparti en deux sous-quota :

 un quota pour la civelle de consommation (40% du total) et un quota pour la civelle de repeuplement (60% du total). Le quota de consommation est destiné à alimenter soit le marché espagnol (essentiellement pour la consommation de civelles) ou le marché hollandais, allemand ou danois (pour l’approvisionnement des entreprises d’élevage et de valorisation).

L’interdiction d’export en dehors de l’UE par les autorités françaises selon les recommandations de l’Union Européenne a eu deux conséquences très lourdes pour le bilan social et économique de cette filière :

1 – Augmentation très importante de la pêche illicite sur la civelle alimentant les marchés asiatiques (et notamment la Chine) avec des prix de l’ordre de 1500 euros aux détriments de la pêche civelière française qui ne pouvait exporter ses produits qu’au sein de l’Europe a des prix moyens 5 fois inférieurs et forte demande sur l’anguille américaine dont la civelle peut atteindre départ pêcheur pour le marché asiatique des prix moyens supérieurs à 3000 euros le kg ;

2 – Contrôle quasi-total de la pêche française par la filière d’élevage et de valorisation hollandaise et allemande qui fixe les prix que cela soit pour la consommation ou encore plus pour le repeuplement en imposant le label SEG (Sustainable Eel Group) qui n’est, pour ce qui concerne la pêche à la civelle, qu’un copié-collé du standard français[1] pour minimiser l’empreinte écologique de cette activité sur les autres espèces et pour améliorer la qualité et la survie des civelles destinées au repeuplement.

Dans ce contexte, de forte tension sur le marché  européen de l’anguille d’une part et les acteurs de la filière anguille européenne et les ONGs qui militent pour la disparition des activités de petite pêche professionnelle en estuaire et en eau douce d’autre part, l’AFPMAR a pour vocation de mettre en valeur les efforts effectués non seulement par la pêche française, mais aussi par les entreprises de mareyage pour la traçabilité du produit et de sa qualité par l’application stricte de la charte de bonnes pratiques relative à la pêche professionnelle de la civelle (1). De promouvoir également les actions effectuées par la filière pour assurer un suivi des populations d’anguilles exploitées, pour appuyer toute action visant à protéger et restaurer les habitats de cette espèce et améliorer la continuité écologique nécessaire à une nouvelle expansion de l’anguille dans les habitats encore existants et enfin pour diffuser les travaux et actions effectuées notamment par des structures techniques professionnelles ou bien par l’Association pour le Repeuplement de l’Anguille en France dénommée ARA France.

Notre association a enfin pour finalité de bien faire comprendre que nos activités font partie intégrante de la richesse de nos terroirs et que manger des poissons locaux, capturés de manière responsable, ce qui est notamment le cas de l’anguille certifiée par notre marque n’est pas un geste anti-écologique, mais un geste de soutien à des hommes et femmes qui constituent dans nos territoires les premiers témoins de la dégradation environnementale. 

[1] GBPCivelle-VF.pdf (repeuplementanguille.fr)

Objectifs

Pour ce faire l’AFPMAR a créé une marque distinctive « Anguille responsable » dont elle a la propriété et qui permet de bien mettre en valeur les produits et les métiers d’une petite pêche artisanale maritime et fluviale d’une part et des nombreuses actions effectuées par la pêche professionnelle dans le cadre du suivi de cette population et de sa restauration, d’autre part.

Dans ce cadre d’actions, l’association AFPMAR n’a pas choisi le terme « durable » car la durabilité de cette activité n’est plus sous la seule dépendance des pêcheurs ou plus largement celle des acteurs de cette filière, mais « responsable » qui implique 3 types d’actions qui résument bien la philosophie de notre association :

1 – Fournir au plus grand nombre des poissons locaux de qualité pour contribuer à mettre en valeur l’identité de nos terroirs et coopérer avec tous les acteurs y compris ceux qui, dans les pays européens, veulent mettre en avant la valorisation de cette espèce ;

2- Assurer une veille environnementale et un rôle de lanceurs d’alerte qui a été dévoyé par certaines structures non gouvernementales dont le seul but est d’éradiquer la pêche professionnelle ;

3 – Contribuer à la gestion des ressources et des écosystèmes par la mise en valeur des savoirs et savoir-faire des acteurs de cette filière.

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